Vendredi français, c’est un bulletin qui vous livre de courts extraits de culture en français directement dans votre boîte courriel. Vous recevrez donc, le vendredi – aussi souvent qu’il m’est possible de le faire – un collage d’items à lire, à écouter ou à apprécier. Ils seront rassemblés par moi, une franco-ontarienne qui vit à Toronto. Vous faites partie de mon équipe de rétroaction, et je vous remercie d’avance de vos commentaires sur le format, le contenu et la fréquence de vendredi français.
Poésie saisonnière
C’est une citation bien connue du poète Émile Nelligan. Son poème Soir d’hiver est vraiment d’actualité au mois de février! Ce n’est pas pour rien qu’on décide de commencer un projet de bulletin courriel en plein hiver. L’avez-vous relu dernièrement?
West India Quay
Dans le port du West India Quay, des barges longues et rouillées tanguent doucement. L’eau de la Tamise érode la couleur de leurs coques. Elles ont près de 100 ans, mais le pont, lui, est tout neuf.
Il paraît qu’il est mobile, qu’il monte et qu’il descend pour laisser passer les barges de temps en temps. Elles ne voyagent pas beaucoup, ces longues barges. Elles reposent à l’ombre d’immeubles immenses sur lesquels brillent des lettres : JP Morgan, Thompson-Reuters. Sur les barges aussi, des mots. Le nom des bateaux. Dana. Spes Secunda. Elles baignent au niveau de l’eau du fleuve, et les tours grattent le ciel. Entre les deux, tout bascule.
Déjà, on vidait les embarcations de charbon, de sucre, de rhum pour les emmagasiner dans un édifice de pierre. La main d’œuvre du West India Quay charriait les cargaisons de l’eau à la terre, et vice-versa. Ce charbon qu’ils ont porté a alimenté le feu qui a calciné l’économie locale sur laquelle s’érigeraient les hautes tours. Là-haut, les hommes ne produisent rien, ils ne font qu’échanger. Ils amassent de l’argent volatile d’un bout à l’autre de la planète.
La richesse, elle est partout, mais pas sur le quai où il n’y a plus d’ouvriers qui charrient le charbon. Il y a seulement des barges qui ne sortent plus du port à cause d’un pont qui ne lève même pas.
Une découverte
Mieux vaux découvrir une artiste comme Caroline Savoie sur le tard que pas du tout. Cette acadienne aux airs folk sort, ces temps-ci, son deuxième album Pourchasser l’aube. Cette chanson et la vidéo sont bonnes à croquer.