La croisée des rivières
Winnipeg, c’est là où les rivières se rencontrent et l’eau poursuit sa course folle vers la mer. C’est encore loin: il lui faudra parcourir des kilomètres de rivières et de lacs et sillonner la forêt boréal avant de se jeter dans la Baie d’Hudson. Après un long voyage, ce sera la mer pour ces petites particules d’eau parties d’un endroit au cœur du continent.
À l’endroit où la rivière Rouge accueille la rivière Assiniboine, des humains se rassemblent depuis des millénaires. À ce moment précis de l’histoire de l’humanité, ils se donnent rendez-vous pour marcher sur les sentiers parcourant les terres de la Fourche, ou dans l’édifice du marché. Des commerçants cuisinent et vendent des repas, petits ou moyens, frits ou frais, pour alimenter la communauté. Une micro-brasserie propose 12 bières en fut. Il faut commander avec le numéro, qu’on veuille une IPA acidulée ou une stout à l’avoine.
Un peu tout le monde vient trinquer dans ce grand espace illuminé: un couple sorti souper où chacun peut commander son plat désiré, des collègues après une longue journée, des mamans en congé de maternité. Les générations et les communautés se mêlent dans cet endroit grouillant de monde. Winnipeg: à où les rivières et les humains se rencontrent.
Il y a 100 ans: la grève générale
Winnipeg célébrait cette semaine les 100 ans de la grève générale déclenchée le 15 mai, 1919. Menée par les téléphonistes, un groupe composé majoritairement de femmes, la grève générale a vu 30 000 travailleurs débrayer en faveur d’une journée de travail de 8 heures. Dans la prospérité d’après-guerre, des travailleurs s’organisaient partout au Canada pour demander de meilleurs salaires et conditions de travail, mais c’est à Winnipeg où la grève a pris le plus d’ampleur.