Poème pour la femme qui dort
Trop tard pour une sieste
Trop tôt pour la nuit
Une femme somnole dans sa bagnole
Ni vue, ni connue
Elle stationne l’auto
Au bout de la rue de la vue
Devant elle le lac
Les vagues s’écrasent
Sur la fatigue de son pare-brise
L’horizon inonde
Son œil mi-ouvert
Étouffe la course, la frénésie
Elle n’est que vent
nuages et cormorans
Elle est le souffle qui berce les fleurs
Elle est la force
Qui éclaircit et
Tisse les nuages entre les rayons
Elle est ce troupeau
Cormorans sur l’eau
Chorégraphie d’un envol
Elle est la nuit qui
Petit à petit
S’enfonce, s’étend et s’alourdit
Elle devient la brise
Qui tranquillement
Déménage des montagnes de sable
Elle survole la grève
Frontière entre deux mondes
Pieds sur terre, pieds dans l’eau
Avec ses bras d’aigle
Tourbillonne en haut
Observe en plongée l’hôpital
Cet hôpital qui
Jour après jour
Mange ses heures et ses peurs
Elle est partout
Elle arrête tout
Au bout de la rue de la vue
Bonne semaine!
Roxanne