Cacophonie locale

L’espace prend un autre sens quand on est en confinement. C’est le temps de rêver aux endroits qu’on a jamais visité, qu’on aimerait voir un jour. La sédentarité nous force ainsi de rester sur place, de voir un lieu commun comme un nouveau territoire. En cette première semaine de novembre, la météo nous a réservé une petite surprise: le temps était assez doux pour s’asseoir sur le balcon. Quelle chance!


Depuis mon balcon en forme de boîte, j’écoute. J’entends les expressions du quartier, les voitures vrombissant trop rapidement sur le chemin menant à la plage; les enfants de la garderie voisine et leurs comptines continuelles; les sirènes qui retentissent au loin, s’affairant aux besoins des habitants de cette ville.

Certains jours j’entends le vent dans les arbres, sur la grève et entre les bâtisses. Le vent résonne quand on se donne la peine de l’écouter, de le ressentir. Parfois, il fait monter les vagues à plusieurs mètres, si haut qu’on peut les entendre s’écraser sur la plage au loin. Quand il vente cet endroit ressemble à la mer, et ce n’est pourtant qu’un grand lac.

Il y a les bêtes aussi qui, parfois, font du bruit. En ordre de bruyance: le geai bleu et son chant criard, les écureuils et leurs conflits amicaux (ou pas); les cigales quand le mercure grimpe. Le plus silencieux est ce raton-laveur qui s’installe dans un coin, ni vu ni connu, mais certainement présent dans cet espace que je croyais le mien.

J’entends aussi les voisins s’affairant à leur quotidien. Parfois ils rient, parfois ils toussent, pratiquent leur piano, ou font jouer de la musique un peu trop fort. S’il fait chaud, le bruit sourd des climatiseurs crée un peu d’interférence. Un été de pandémie fait qu’on connaît un peu mieux ses voisins: indirectement, peut-être, mais on connaît certaines de leurs habitudes. À quelle heure ils soupent, ce qu’ils font cuire sur le gril, quand ils prennent la voiture pour aller travailler ou l’heure de leur retour. On en a appris des choses, pendant six mois de vie de balcon.

Mon son préféré est le son d’une page que je fais tourner, quand je lis, tranquille, parmi la cacophonie, ce concert en direct qui se joue sur mon balcon.

Écoutez Speakeasy Balado

SPEAKEASY BALADO, c’est trois micros perchés sur un balcon montréalais. Un balado qui recréé l’ambiance d’être sur un balcon avec des amis, ambiance qui nous manque. Pour entendre des conversations informelles sur des sujets d’actualité, des enjeux politiques, et pour rencontrer de nouvelles personnes, écoutez les six épisodes de Speakeasy balado là où vous trouvez vos podcasts, ou encore au lien ci-bas.

SPEAKEASY BALADO

Jusqu’au bout

Vous vous souvenez peut-être de l’animateur Nicolas Ouellet que nous avons découvert l’année passée grâce au balado musical Union. Il anime maintenant une émission de nouveautés et d’actualités musicale intitulée Jusqu’au bout, sur les ondes de Radio-Canada le vendredi soir à 21h. En direct ou en balado, cette émission vous dépose en douce dans votre fin de semaine. Écoutez ça pour faire des découvertes musicales et passer un bon moment, souvent très drôle, avec lui et son équipe.

Jusqu’au bout

Bonne semaine!

Roxanne