Une année qui passe et passe encore
Il y a cette expression française qui dit que quelque chose est long comme un jour sans pain. On l’emploie souvent pour décrire une attente interminable, un sentiment que le temps s’arrête, que les aiguilles d’une montre sont immobiles.
J’adore cette expression parce qu’elle exprime vivement la faim, le désespoir, la pauvreté. Et aussi l’inverse: ce qui nous alimente et remplit nos journées est justement ce qui nous soutient, ce qui fait que le temps passe, parfois rapidement.
Cette semaine marquait l’anniversaire de la déclaration officielle de la pandémie. Cela nous donne l’occasion de repenser aux derniers rassemblements, à notre entourage, à l’avant et à l’après. Nous avons tous eu ce moment où nous avons réalisé qu’une pandémie était bien plus qu’une actualité passagère.
Il y a eu beaucoup de pain cette année, et des joies multiples qui ont prit des formes insoupçonnées. Mais l’attente est également interminable - cette attente de pouvoir se rassembler, de fêter, de jouer, de chanter.
Et le deuil et la douleur sont tout près de la surface alors que se termine une première année en pandémie et que débute une deuxième.
Où serions-nous sans ceux et celles qui écrivent, qui chantent, qui jouent, qui créent pour nous aider à vivre cette année qui passe et qui passe encore?
Ces images d’un lever du soleil est un rappel: tous les jours, le soleil se lève et c’est à nous de choisir d’y être. Je nous souhaite tous un printemps précoce et ensoleillé.
L’orchestre symphonique de Montréal et son nouveau chef émérite, Kent Nagano, ont interprété deux œuvres en mémoire des personnes décédées de la COVID-19, Clair de lune de Claude Debussy, puis Les gens de mon pays, de Gilles Vigneault.
À écouter: le mot de Boucar Diouf pour célébrer la mémoire des victimes de la COVID-19 - un mot sincère, mélancolique, et aussi très juste.
Chez nous, la chanson Indigo de Laurence-Anne joue en boucle ces temps-ci. C’est peut-être la joyeuse mélodie ou le lien aux couleurs de l’arc-en-ciel qui prépare l’arrivée du printemps.
Bonne semaine,
Roxanne